سمير امين والموقف من حركة الاخوان المسلمين*قراءة للرفيق الحبيب التيتي*
قدم سمير امين هذا الاستجواب يوم 5 يوليوز اي خمسة ايام على 30 *6* 2013. يتضمن الاستجواب شهادات مؤرخ ومحلل سياسي ومنظر من الطراز الرفيع وهذه الشهادات يجب ان توضع بعين الاعتبار في تقدير الموقف من حركة الاخوان المسلمين المصريين. اما تساؤله حول الجيش المصري وهل هناك عناصر وطنية يمكن ان تغير الواقع فان التطورات اكدت ان الجيش توحد تحت قيادة السيسي ولعب دورا خطيرا في استرجاع نظام الطبقات الكمبرادورية وتم الاجهاز على ثورة 30 يونيو وليس ذلك فقط بل بفضل هذه السياسة الرجعية استطاعت حركة الاخوان المسلمين ان تعود للواجهة تحت مظلومية انها قمعت وتعرضت للذبح وهذا فعلا ما تم فعوض ان تواجه فشلها كحركة فانها اكتسبت نفسا جديدا وذلك بفضل انقلاب العسكر وصعود نظام السيسي العميل عدو الثورة الشعبية المصرية التي عرت حقيقة الاخوان المسلمين وفشل برنامجهم ومشروعهم التاريخي.
30/06/2020
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Samir Amin : « La chute de Morsi doit être considérée comme une victoire du peuple »
Humanité Quotidien
5 Juillet, 2013
Egypte
Économiste franco-égyptien et président du Forum mondial des alternatives, Samir Amin livre son analyse des derniers événements politiques survenus dans le pays.
Les militaires viennent d’écarter le président islamiste Mohamed Morsi. Cela vous surprend-il ?
Samir Amin. La chute de Morsi et du régime des Frères musulmans était tout à fait prévisible. Depuis des mois, tous les Égyptiens disaient qu’il fallait refaire un 25 janvier, date du début de la révolution égyptienne de 2011, pour nous débarrasser de la clique des Frères musulmans au pouvoir qui continuaient la même politique que celle de Moubarak, mais en plus violent, de mépris jusqu’à l’extrême de la démocratie. Une campagne de signatures a été organisée par un mouvement de jeunes pour demander le départ de Morsi. Elle a réuni 22 millions de signatures. Lorsque le nombre de signatures a dépassé les 10 millions, aucun média occidental ne l’a signalé. Si on en avait collecté la moitié dans un État comme le Venezuela, que n’aurait-on pas entendu ! Cette campagne annonçait la manifestation du 30 juin. Celle-ci a réuni dans toute l’Égypte, selon la police, 16 millions de participants. C’était encore plus impressionnant que les plus grands rassemblements de janvier et février 2011.
30/06/2020
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Samir Amin : « La chute de Morsi doit être considérée comme une victoire du peuple »
Humanité Quotidien
5 Juillet, 2013
Egypte
Économiste franco-égyptien et président du Forum mondial des alternatives, Samir Amin livre son analyse des derniers événements politiques survenus dans le pays.
Les militaires viennent d’écarter le président islamiste Mohamed Morsi. Cela vous surprend-il ?
Samir Amin. La chute de Morsi et du régime des Frères musulmans était tout à fait prévisible. Depuis des mois, tous les Égyptiens disaient qu’il fallait refaire un 25 janvier, date du début de la révolution égyptienne de 2011, pour nous débarrasser de la clique des Frères musulmans au pouvoir qui continuaient la même politique que celle de Moubarak, mais en plus violent, de mépris jusqu’à l’extrême de la démocratie. Une campagne de signatures a été organisée par un mouvement de jeunes pour demander le départ de Morsi. Elle a réuni 22 millions de signatures. Lorsque le nombre de signatures a dépassé les 10 millions, aucun média occidental ne l’a signalé. Si on en avait collecté la moitié dans un État comme le Venezuela, que n’aurait-on pas entendu ! Cette campagne annonçait la manifestation du 30 juin. Celle-ci a réuni dans toute l’Égypte, selon la police, 16 millions de participants. C’était encore plus impressionnant que les plus grands rassemblements de janvier et février 2011.
Comment l’expliquez-vous ?
Samir Amin. Cela signifie qu’entre les Frères musulmans, d’une part, et le reste de l’opinion, d’autre part, l’équilibre a été complètement bouleversé. Si effectivement il y a un an, au moment où Morsi a été soi-disant élu, le peuple égyptien paraissait divisé en deux (50 % pour les Frères musulmans et 50 % opposés à des degrés divers), ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. En quelques mois, la dégringolade du pouvoir a été totale. Morsi et les Frères musulmans ont fait la pire politique économique et sociale qui puisse être, encore pire que celle de Moubarak. Dans ces conditions, la chute de Morsi et des Frères musulmans doit être considérée comme une victoire du peuple égyptien.
Samir Amin. Cela signifie qu’entre les Frères musulmans, d’une part, et le reste de l’opinion, d’autre part, l’équilibre a été complètement bouleversé. Si effectivement il y a un an, au moment où Morsi a été soi-disant élu, le peuple égyptien paraissait divisé en deux (50 % pour les Frères musulmans et 50 % opposés à des degrés divers), ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. En quelques mois, la dégringolade du pouvoir a été totale. Morsi et les Frères musulmans ont fait la pire politique économique et sociale qui puisse être, encore pire que celle de Moubarak. Dans ces conditions, la chute de Morsi et des Frères musulmans doit être considérée comme une victoire du peuple égyptien.
Même si pour certains, elle revêt
la forme d’un coup d’État ?
Samir Amin. Les États-Unis et l’Europe voudraient remettre en place Morsi. Pour les États-Unis, il n’y a pas meilleur serviteur que les Frères musulmans parce que c’est un gouvernement totalement impotent. C’est leur meilleure carte. C’est la raison pour laquelle, ils continueront d’évoquer la légitimité électorale de Morsi. Mais il faut savoir que les élections qui ont amené Morsi au pouvoir ont été truquées. La fraude a été gigantesque au profit des Frères musulmans. Ils ont distribué aux pauvres gens qu’ils ont fait venir pour voter pour eux, des cartons de vivres. Les Égyptiens n’ont pas pris au sérieux ces élections. Les juges égyptiens eux-mêmes se sont retirés des bureaux de vote parce qu’ils étaient occupés militairement par les Frères musulmans. Malheureusement, la Commission des observateurs internationaux n’a pas vu cette fraude. Ce régime ne bénéficie d’aucune légitimité démocratique. L’armée a proposé à Morsi un compromis qui consistait en un remaniement ministériel, soit une sorte de gouvernement d’union nationale. En refusant ce compromis, il a invité la seule puissance armée à le déposer. Je n’appelle pas cela un coup d’État même s’il y a eu intervention de la force armée.
Samir Amin. Les États-Unis et l’Europe voudraient remettre en place Morsi. Pour les États-Unis, il n’y a pas meilleur serviteur que les Frères musulmans parce que c’est un gouvernement totalement impotent. C’est leur meilleure carte. C’est la raison pour laquelle, ils continueront d’évoquer la légitimité électorale de Morsi. Mais il faut savoir que les élections qui ont amené Morsi au pouvoir ont été truquées. La fraude a été gigantesque au profit des Frères musulmans. Ils ont distribué aux pauvres gens qu’ils ont fait venir pour voter pour eux, des cartons de vivres. Les Égyptiens n’ont pas pris au sérieux ces élections. Les juges égyptiens eux-mêmes se sont retirés des bureaux de vote parce qu’ils étaient occupés militairement par les Frères musulmans. Malheureusement, la Commission des observateurs internationaux n’a pas vu cette fraude. Ce régime ne bénéficie d’aucune légitimité démocratique. L’armée a proposé à Morsi un compromis qui consistait en un remaniement ministériel, soit une sorte de gouvernement d’union nationale. En refusant ce compromis, il a invité la seule puissance armée à le déposer. Je n’appelle pas cela un coup d’État même s’il y a eu intervention de la force armée.
Les Frères musulmans
et les autres formations islamistes comme les salafistes sont-ils désormais hors-jeu ?
Samir amin. Ils ne peuvent pas remporter d’élections maintenant. C’est fini. Ils auront une représentation et peut-être même une représentation qui sera loin d’être négligeable. En réalité, leur électorat représente environ 15 % des Égyptiens. S’ils ont pu passer de 15 % à 60 %, c’est au prix d’une fraude gigantesque et d’un monopole des ressources financières. La réalité est qu’ils sont largement minoritaires.
Samir amin. Ils ne peuvent pas remporter d’élections maintenant. C’est fini. Ils auront une représentation et peut-être même une représentation qui sera loin d’être négligeable. En réalité, leur électorat représente environ 15 % des Égyptiens. S’ils ont pu passer de 15 % à 60 %, c’est au prix d’une fraude gigantesque et d’un monopole des ressources financières. La réalité est qu’ils sont largement minoritaires.
Peut-on faire confiance
à l’armée égyptienne ?
Samir Amin. L’armée n’est plus ce qu’elle était du temps de Nasser. Trente ans de corruption systématique pratiquée par la CIA ont créé un corps de dirigeants de l’armée totalement corrompu, qui fait partie aujourd’hui des nouvelles classes riches d’Égypte. Mais je ne crois pas que, cette fois, l’armée a demandé son avis aux États-Unis. La preuve, c’est que les États-Unis ont immédiatement dénoncé ce qui s’est passé et ont suspendu leur aide. Je n’exclus pas du tout qu’une bonne partie des officiers moyens de l’armée restent malgré tout des nationalistes, dans le bon sens du terme, et ne voient pas leur rôle comme celui d’un instrument de répression des masses populaires. L’armée a peut-être, dans ces conditions, choisi une attitude très sage. Maintenant, on verra la suite. C’est une victoire mais ce n’est pas la victoire finale.
Entretien réalisé par Damien Roustel
Fil rouge:
Non publié dans le fil rouge
Samir Amin. L’armée n’est plus ce qu’elle était du temps de Nasser. Trente ans de corruption systématique pratiquée par la CIA ont créé un corps de dirigeants de l’armée totalement corrompu, qui fait partie aujourd’hui des nouvelles classes riches d’Égypte. Mais je ne crois pas que, cette fois, l’armée a demandé son avis aux États-Unis. La preuve, c’est que les États-Unis ont immédiatement dénoncé ce qui s’est passé et ont suspendu leur aide. Je n’exclus pas du tout qu’une bonne partie des officiers moyens de l’armée restent malgré tout des nationalistes, dans le bon sens du terme, et ne voient pas leur rôle comme celui d’un instrument de répression des masses populaires. L’armée a peut-être, dans ces conditions, choisi une attitude très sage. Maintenant, on verra la suite. C’est une victoire mais ce n’est pas la victoire finale.
Entretien réalisé par Damien Roustel
Fil rouge:
Non publié dans le fil rouge
سمير أمين: "سقوط مرسي يجب أن ينظر إليه على أنه انتصار للشعب"
الإنسانية يوميا
5 تموز/يوليو 2013
مصر
سمير أمين، الخبير الاقتصادي الفرنسي المصري ورئيس المنتدى العالمي للبدائل، يقدم تحليله لآخر الأحداث السياسية في البلاد.
أطاح الجيش لتوه بالرئيس الإسلامي محمد مرسي. هل هذا يفاجئك؟
سمير أمين. كان سقوط مرسي ونظام الإخوان المسلمين متوقعاً تماماً. منذ أشهر، كان كل المصريين يقولون إننا بحاجة إلى إعادة 25 يناير/ كانون الثاني، تاريخ بداية الثورة المصرية في عام 2011، للتخلص من زمرة جماعة الإخوان المسلمين الحاكمة التي استمرت في نفس سياسة مبارك، ولكن الأكثر عنفاً، ازدراء إلى أقصى حد الديمقراطية. ونظمت حركة شبابية حملة توقيع تدعو إلى رحيل مرسي. وقد جمعت 22 مليون توقيع. وعندما تجاوز عدد التوقيعات 10 ملايين توقيع، لم تبلغ عنه أي وسائل إعلام غربية. لو جمعنا نصفها في ولاية مثل فنزويلا، ماذا كنا لنسمع! وأعلنت الحملة مظاهرة 30 يونيو. ووفقاً للشرطة، فقد جمعت 16 مليون مشارك في جميع أنحاء مصر. بل كان أكثر إثارة للإعجاب من التجمعات الأكبر في كانون الثاني/يناير وشباط/فبراير 2011.
كيف تفسر ذلك؟
سمير أمين. وهذا يعني أنه بين الإخوان المسلمين، من جهة، وبقية الجمهور، من جهة أخرى، كان التوازن مضطرباً تماماً. وإذا كان الشعب المصري قبل عام مضى، عندما كان من المفترض أن يُنتخب مرسي، يبدو منقسماً إلى قسمين (50% لجماعة الإخوان المسلمين و50% يعارضون درجات متفاوتة)، فإن الأمر لم يعد كذلك اليوم. في غضون بضعة أشهر، كان انهيار السلطة كاملا. لقد جعل مرسي وجماعة الإخوان المسلمين أسوأ سياسة اقتصادية واجتماعية يمكن أن تكون، بل أسوأ من سياسة مبارك. وفي ظل هذه الظروف، يجب أن يُنظر إلى سقوط مرسي وجماعة الإخوان المسلمين على أنه انتصار للشعب المصري.
حتى لو كان بالنسبة للبعض يأخذ شكل انقلاب؟
سمير أمين. وتود الولايات المتحدة وأوروبا إعادة مرسي إلى مكانه. بالنسبة للولايات المتحدة، لا يوجد خادم أفضل من جماعة الإخوان المسلمين لأنها حكومة عاجزة تماماً. إنها أفضل بطاقة ولهذا السبب سيواصلون الحديث عن شرعية مرسي الانتخابية. ولكن الانتخابات التي أوصلت مرسي إلى السلطة كانت مزورة. وكان هذا التزوير هائلاً لصالح الإخوان المسلمين. ووزعوا صناديق من الأغذية على الفقراء الذين أحضروهم للتصويت لصالحهم. لم يأخذ المصريون هذه الانتخابات على محمل الجد. وانسحب القضاة المصريون أنفسهم من مراكز الاقتراع لأن جماعة الإخوان المسلمين احتلتهم عسكرياً. وللأسف، لم تر لجنة المراقبين الدوليين هذا الغش. ولا توجد شرعية ديمقراطية في ظل هذا النظام. اقترح الجيش على مرسي حلاً وسطاً يتألف من تعديل وزاري، وهو نوع من حكومة الوحدة الوطنية. ومن خلال رفضه لهذا الحل الوسط، دعا السلطة المسلحة الوحيدة إلى إلغاء تقديمه. أنا لا أسميه انقلاباً، على الرغم من وجود تدخل من قبل القوة المسلحة.
هل الإخوان المسلمين والجماعات الإسلامية الأخرى مثل السلفيين الآن غير مُتَنَقَّدَين؟
سمير أمين. لا يمكنهم الفوز في الانتخابات الآن إنتهى. سيكون لديهم أداء وربما حتى تمثيل سيكون أبعد ما يكون عن الإهمال. في الواقع، يمثل ناخبوهم حوالي 15% من المصريين. وإذا كانت هذه البلدان قادرة على الانتقال من 15% إلى 60%، فإن ذلك يكون على حساب الاحتيال الهائل واحتكار الموارد المالية. والحقيقة هي أنهم إلى حد كبير أقلية.
هل يمكننا أن نثق بالجيش المصري؟
سمير أمين. الجيش ليس كما كان في عهد عبد الناصر. وقد خلق ثلاثون عاما من الفساد المنهجي لوكالة الاستخبارات المركزية فيلقا فاسدا تماما من القادة العسكريين، وهو الآن جزء من الطبقات الثرية الجديدة في مصر. لكنني لا أعتقد أن الجيش طلب هذه المرة من الولايات المتحدة إبداء رأيه. والدليل هو أن الولايات المتحدة نددت على الفور بما حدث وعلقت مساعداتها. ولا أستبعد على الإطلاق أن يكون العديد من ضباط الجيش العاديين من القوميين، بطريقة جيدة، ولا يرون دورهم أداة لقمع الجماهير الشعبية. وربما اختار الجيش موقفا حكيما جدا في ظل هذه الظروف. الآن سنرى ما سيحدث بعد ذلك. إنه فوز لكنه ليس الفوز النهائي.
مقابلة أجراها داميان روسيل
السلك الأحمر:
غير منشورة في الموضوع
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