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في الرق والعبودية بموريتانيا*التيتي الحبيب*

 في الرق والعبودية بموريتانيا

نشرت الجريدة الناطقة بلسان الحزب الشيوعي البينيني الشعلة ( لافلام) في عددها 378 بتاريخ الجمعة 4 دجنبر 2020 مقتطفا من مقال يتناول العبودية والرق في موريتانيا. هذا الموضوع لا يهم فقط موريتانيا بل حتى المغرب والذي مارس العبودية في حق الافارقة وتاريخ العلاقة بين الدولة المغربية والشعوب الافريقية ملطخة بوصمة العار هذه وطبعا لن تطوى هذه الصفحة المشينة الا بالاعتذار الرسمي باسم الشعب المغربي للشعوب الافريقية التي تعرضت للاستعباد والرق من طرف مغاربة ظالمين.
انقل هنا هذه الوثيقة انعاشا للذاكرة ووشما لها بهذا العار الذي لن ينمحي الا بتحرر الشعب المغربي وساعتها سيبادر بطلب الاعتذار من اشقائه الافارقة لانه هو بدوره كان تحت العبودية والاستبداد.
التيتي الحبيب
07/12/2020
UN FORFAIT COLONIAL : L’ESCLAVAGE EN MAURITANIE
Introduction
Louis Hunkanrin (1886-1964), originaire du Dahomey (actuel Bénin), grand activiste des droits de l’homme, journaliste courageux et fervent combattant de la traite des noirs pratiquée par la caste maure, écrit ce pamphlet pendant son exil dans le désert mauritanien, pour accuser le système colonial français de collaborationnisme et de corruption. C’est avec grand respect que nous rééditons ce pamphlet presque tombé dans l’oubli.
Hunkanrin, marxiste et humaniste convaincu, exclut même le fait que les religions, que ce soit le Christianisme, le Judaïsme ou l’Islam, puissent justifier l’esclavage comme institution
perpétuant l’injustice, tandis que le Dieu Unique, le Dieu du
Monothéisme, a créé tous les êtres humains égaux. Dans cette idée de l’auteur on retrouve un aspect fondamental de sa pensée pour créer un point d’intersection entre la lutte marxiste pour la justice et l’abolitionnisme musulman qui appellent tous deux à l’égalité de tous les êtres humains, comme d’ailleurs l’exprime le créationnisme coranique.
Louis Hunkanrin attaque dans un ton acerbe les maures et leur système des castes, basé sur l’exploitation de l’homme par l’homme et écrit à divers fonctionnaires coloniaux français, pour les exhorter d’affranchir les esclaves et d’appliquer les lois d’abolition de l’esclavage. Aujourd’hui, ce pamphlet de Hunkanrin est d’actualité et de grande importance, car l’esclavage en Mauritanie est toujours bel et bien existant.
Hunkanrin est un exemple à suivre pour la lutte contre l’esclavage, non seulement en terre islamique, comme la Mauritanie, mais aussi dans d’autres pays, où l’exploitation se perpétue sous des formes diverses de type esclavagiste.
L'ESCLAVAGE EN MAURITANIE
Les Maures considèrent les Noirs, en général, comme des captifs. Mais les Noirs qu'ils ont pu jusqu'ici capturer et réussi à mettre sous leur joug sont, en particulier, les indigènes du Soudan et du Sénégal, ces Colonies étant à proximité de la Mauritanie et se trouvant ainsi être les greniers où ils vont, tous les ans, s'approvisionner en vivres dont leur pays désert est dépourvu et en captifs dont ils ont besoin pour leurs divers travaux, considérant eux-mêmes tout travail comme un déshonneur.
Les tatouages que portent encore la plupart des captifs et les idiomes de leur pays d'origine dont ils ont jalousement gardé l’usage, permettent de les identifier et de se rendre compte de la proportion dans laquelle les diverses races du Soudan et du Sénégal ont payé des tributs à la captivité en Mauritanie.
Au premier rang sont les Bambaras et les Senoufos, races qui ont fourni et fournissent le plus gros effectif des troupes
sénégalaises et dont on connaît la qualité essentielle : «Résistance stoïque aux fatigues et aux privations. » Viennent ensuite les Sarakholés, les Toucouleurs, les Bobos, les Mossis, etc.
Aux yeux des Maures, les captifs sont, ni plus ni moins, des bêtes de somme. Ils les gratifient de coups comme telles et leur donnent n'importe quoi à manger. Pour eux, pas de logis, pas de vêtements, pas de mariage en règle, pas de droits, pas de garantie. Leur seul droit et leur seule garantie contre les coups, c’est le travail à outrance, le travail nuit et jour, sans trêve, sans repos, et sans mauvaise humeur.
Les captifs ou captives appartiennent corps et biens à leurs maîtres et ne peuvent disposer de rien pour leur bien-être personnel. Leur vie appartient aussi au Maître qui peut la leur ravir quand bon lui semble. Nombreux sont les captifs ou captives qui ont été, ainsi, tués, assassinés par leurs maîtres, les uns pour fainéantise, ô ironie ! Les autres, pour sorcellerie.
Exemple : La mère de Tésylmminte Abderramane, tuée par son patron Mohamed Nava à Tidjikja pour fainéantise. Béko, père de la captive Moukhère, demeurant à Tidji-kja ; sa mère, Temba ; sa sœur, Suilka, tous tués à Tidjikja même par leurs maîtres, Hassen et Hammoud, pour sorcellerie.
La captivité ne s'éteint qu’à la mort de la victime ou à sa libération. De père en fils, les captifs sont la propriété de leur maître et subissent le même sort. Chose du Maître, celui-ci peut les revendre ad libitum, sans que personne n’ait rien à dire. Il suffit que l’un des époux soit en état de captivité lors du mariage pour que l’enfant issu de ce mariage soit également captif.
Ainsi, les enfants que les Tirailleurs et les Français mêmes ont eus avec les captives sont des captifs suivant les coutumes barbares, sauvages des Maures. Voici un exemple frappant que tout le monde peut toucher du doigt : L’ancien Commandant du Cercle du Tagant, le Chef de Bataillon Anselme Dubost, fut épris d’une captive nommée Jéhémil. Qui donc ne convient ici avec Pascal, que « le cœur a des raisons que la raison ne connaît pas ! » De leur alliance naquit un enfant, prénommé Mohamed. Cet enfant, ayant été reconnu par son père, touche, comme tous les métis de la Mauritanie, une pension mensuelle de vingt francs (20 francs) à lui allouée par l’administration.
Eh bien ! malgré son titre de métis issu d’un commandant de Cercle ayant commandé le Cercle même du Tagant (Tidjikja, Moudjéria, Tichitt), Mohamed Dubost est resté captif entre les mains des Maures et subira quand il sera en âge de travailler – il n’a maintenant que quatre ans - au même titre que les autres captifs, les tourments réservés aux captifs. Il subira ces tourments avec la connivence de l’administration représentée par les affairistes et anciens collègues de son père, cette administration pour laquelle son père avait sacrifié sa vie, sans que personne ne puisse intervenir, la colonisation, pour nos civilisateurs d'aujourd’hui, n’étant qu’une affaire commerciale, et business is business, comme dit l'Anglais.
Mais l’heure n’est plus de badiner avec la loi. Les captifs n'en peuvent plus. Ils sont exténués ! Ils sont à bout de force ! Il est temps de crier aux affairistes entre les mains de qui sont les destinées de la Mauritanie : « La France d’abord... votre poche ensuite ! Assez d’affaires dans une question si grave !».
L’angoissante question de l’esclavage humain en Mauritanie, la reconnaissance officielle de ce fléau par l'administration malgré les lois prohibitives en vigueur et les conséquences désastreuses qui en découlent au préjudice des victimes n’ont pas été sans émouvoir, sans indigner certains esprits humanitaires, audacieux et vigoureux, tels que M.P.K. Assamoï, Médecin auxiliaire à Kiffa.
Dans un rapport officiel, vu et transmis par le Commandant de Cercle à la Direction du Service de Santé de la Mauritanie à SaintLouis, le Médecin auxiliaire, Assamoï a signalé le danger que présentent au point de vue sanitaire les errements regrettables auxquels prête la main le Gouverneur, Chef de la Colonie. »
Extrait de : « Un forfait colonial : l’esclavage en Mauritanie » de LOUIS HUNKANRIN


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