زيارة الأستاذ المعطي منجب
كتب الأستاذ عبد العزيز النويضي:
قمت رفقة الأستاذ محمد مسعودي بزيارة الأستاذ المعطي منجب يوم الخميس 14 يناير الجاري في سجنه العرجات رقم 2 . لم نستطع أن نحصل على نسخة مصورة من ملف القضية ولا حتى الاطلاع عليها علما بأن التحقيق سيبدأ يوم الأربعاء 20 يناير الجاري وهو ما يطرح إكراها قويا على هيئة الدفاع المتكونة من عدد من المحامين ولا يسمح بإعداد جيد لدور الدفاع الذي له الحق في التوفر على وقت كاف وتسهيلات معقولة ليقوم بواجبه في إطار من التوازن بين النيابة العامة - وهي سلطة الاتهام- التي استطاعت التوفر على الملف بل وأشرفت على إعداده ، وبين مؤازري المعتقل وهم محاموه (مبدأ تساوي الأسلحة كأحد أعمدة حقوق الدفاع) ، بغض النظر عن أي تفسير للقانون المغربي وطبقا لما تفتضيه التزاماته الدولية ، وستقوم هيئة الدفاع بالمتعين في هذا الجانب .
في سجن العرجات 2 وجدنا الأستاذ محمد جلال قد زاره قبلنا فسلمنا عليهما ، ولاعتبارات التباعد الجسدي تركناهما ينهيان تخابرهما قبل أن نلتحق بغرفة التخابر مع منجب . مكتنا معه اكثر من ساعتين ، وجدنا معنوياته مرتفعة ، و تخلل اللقاء معه رغم الحزن الذي يعتصر قلوبنا لحظات خالصة من الضحك والدعابة . سألناه عن أحواله بالسجن فاكد لنا أن معاملته تتم بشكل عادي ولا يشكو أحدا أو معاملة سيئة من إدارة المؤسسة أو موظفيها . وإن كان لا زال يقوم بالفسحة وحيدا رغم تجاوز فترة العزل الصحي ، وأخبر أنه يقوم بالفسحة مرتين في اليوم لمدة ساعة كل مرة ويستطيع الاستحمام لمدة عشر دقائق بالماء الساخن . ولا زال يتناول أدويته هو المريض بالقلب والسكري . دققنا معه ظروف اعتقاله وظروف تقديمه أمام وكيل الملك وأمام قاضي التحقيق لترتيب ما يجب قانونا في الوقت والمكان المناسبين .
دققنا معه أيضا بعض الأمور الإدارية وأحطناه علما بالتضامن الواسع معه في المغرب وعبر العالم . وطمأناه على حالة بنته وزوجته بفرنسا . أخبرنا انه صار بإمكانه مهاتفة زوجته ولكنها لم تكن موجودة عندما اتصل . أجاب على عدد من أسئلتنا فأخبر أنه لا زال لم يتوصل بأدوية ووصفة طبية أرسلتها زوجته من فرنسا . درسنا معه كل ما يمكن أن يخدم قضيته . بعد ذلك ودعناه ثم التقينا مدير المؤسسة الذي سلمناه أرقام هاتف أخته ووثيقة اشتراك زوجته بالهاتف فأكد لنا أن الاتصال لا يطرح مشكلة ودققنا معه أحد الإجراءات الإدارية لفائدة منجب. وغادرنا بعد ذلك .
Nous avons rendu visite loi même et Maitre Mohamed Massoudi au professeur Maati Monjib jeudi 14 janvier dans sa prison Al-Arjat 2. Nous n'avons pas pu le mercredi 20 janvier ! cette situation , pose une forte contrainte sur l'équipe de la défense composée de plusieurs avocats et ne permet pas une bonne préparation de la défense . Les avocats ont le droit de disposer de temps et de facilités suffisantes et raisonnables qui permettent d'exercer leur devoir dans le cadre de l'équilibre entre le ministère public - l'instance d'accusation - qui a pu obtenir le dossier et même supervisé sa préparation, et les avocats de la défense . Et ce loin de toute interprétation restrictive du droit marocain et conformément aux exigences du procès équitable qu’impose les obligations internationales du Maroc (principes de l’égalité des armes , un pilier des droits de la défense ) . L'équipe de la défense fera le nécessaire pour répondre à cette situation .
Dans la prison, nous avons trouvé Maitre Mohamed Jalal qui lui avait rendu visite avant nous à Monjib , et nous les avons salués. En raison de considérations d'éloignement physique, nous les avons laissés terminer leur communication avant de rejoindre Maati dans le box réservé aux entretiens . Nous sommes restés avec lui pendant plus de deux heures . Nous avons retrouvé un homme en très bon état moral. Durant la rencontre, et malgré la tristesse qui nous serre le cœur, nous avons passé avec lui certaines moments de pur rire et d'humour.
Nous l’avons interrogé sur ses conditions de détention, et il nous a assuré que son traitement se déroulait de manière normale et qu’il ne se plaignait d’aucun mauvais traitement de la part direction de l’institution ou de ses employés. Il nous a informé qu’il fait sa récréation seul malgré la fin de la période d'isolement sanitaire depuis les 15 jours qui se sont déjà passé . Il fait la récréation deux fois par jour pendant une heure chaque fois et peut prendre une douche pendant dix minutes avec de l'eau chaude. il prend toujours ses médicaments , cardiaque et diabétique comme il était .
Nous avons vérifié avec lui les circonstances de son arrestation et les circonstances de sa présentation devant le procureur et le juge d'instruction, pour en tirer les conséquences légales au moment et au lieu appropriés.
Nous avons également précisé certaines questions administratives avec lui et l'avons informé de la large solidarité avec lui au Maroc et à travers le monde. Nous l’avons rassuré sur la condition de sa fille et de son épouse en France. Il nous a dit qu'il pouvait désormais téléphoner à sa femme, mais elle n'était pas là quand il a appelé. Il a répondu à nombre de nos questions et nous a informé qu'il n'avait toujours pas reçu les médicaments et la prescription du médecin que sa femme lui avait envoyés de France. Nous avons étudié avec lui tout ce qui pouvait servir sa cause.
Après cela, nous avons pris congé de lui . Avons de partir nous avons rencontré le directeur de l’institution à qui nous avons remis les documents contenant l’abonnement téléphonique de sa femme les numéros de téléphone de sa sœur . Il nous a assuré que cette question est reglée . Nous avons aussi précisé avec le directeur les conditions d’une des démarches administratives au profit de Monjib avant de quitter .
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