البروليتاريا ودورها التاريخي*ترجمة الرفيق الحبيب التيتي
اقترح هذا النص الذي نشرته جريدة اكتوبر في عددها لشهر دجنبر 2020 وهي نشرة مركزية للحزب الشيوعي الاسباني الماركسي اللينيني. هذا النص يرجع لاحدى اطروحات ماركس- انجلس في مؤلفهما العائلة المقدسة 1848 وتتناول هذه الاطروحة ان البروليتاريا بانجازها للثورة وبالقضاء على نمط انتاج الراسمالية تحقق امرين يتم بموجبهما القضاء على البرجوازية كطبقة اجتماعية وفي ذات الوقت تزول ايضا البروليتاريا كطبقة. هذا النص يحفز على امتلاك رؤية نقدية للبروليتاريا ويدعو لدراسة ما حلله ماركس وانجلس في العائلة المقدسة او البيان الشيوعي وغيرهما. وراهنية هذا النص تكمن في الاهتمام بالاشتراكية المنشودة ومواصفاتها والاجابة على مختلف التجارب التاريخية
لتقريب هذا النص المكتوب بالاسبانية حاولت ترجمته تقريبيا- ليست ترجمة احترافية- ويمكن الاطلاع عليه في صيغته الاصلية بالرجوع لنشرة اكتوبر عدد دجنبر 2020
+++++++
Contre l'orgueil prolétarien
J. P. Galindo
La déformation du marxisme-léninisme au fil des décennies a conduit à de véritables impasses idéologiques comme c'est le cas avec l'idéalisation du prolétariat en tant que classe.
À un moment donné du XXe siècle, une mutation conceptuelle s'est produite, apparemment mineure, mais avec des conséquences décisives lorsqu'il s'agissait de désorienter le prolétariat comme sujet révolutionnaire sous le mode de production capitaliste: c'était le concept d'orgueil prolétarien compris comme identification de certaines idées, attitudes, esthétiques et même orientations politiques présupposait la classe ouvrière.
Sous cette prémisse idéaliste, le prolétariat devient une classe sociale fière de sa condition, revendicable en elle-même et dotée d'une sorte de vertus inséparable de cette classe sociale par le simple fait d'être une partie d'elle.
Cette bâtardise idéologique du marxisme-léninisme cache une charge de profondeur dangereuse, car elle tord la lutte des classes et le réduit à une compétition pour voir lequel d'entre eux est plus ou moins digne de la gestion de l'appareil d'État basé sur ses forces et ses faiblesses. Rien n'est plus éloigné du but révolutionnaire communiste.
Déjà en travaux dès La Sainte Famille (1844),
Marx et Engels expliquent clairement que le prolétariat n'est pas une classe bénie par des caractéristiques spéciales qui la mènent vers la victoire révolutionnaire mais, au contraire, ils définissent le prolétariat comme « Au sein de cette contradiction, le propriétaire privé est donc le parti conservateur, le prolétaire le parti destructeur. Du premier émane l'action qui maintient la contradiction, du second l'action qui l'anéantit.
Il est vrai que, dans son mouvement économique, la propriété privée s'achemine d'elle-même vers sa propre dissolution; mais elle le fait uniquement par une évolution indépendante d'elle, inconsciente, qui se réalise contre sa volonté et que conditionne la nature des choses : uniquement en engendrant le prolétariat en tant que prolétariat, la misère consciente de cette misère morale et physique, l'humanité consciente de cette inhumanité qui, du fait de cette conscience, s'abolit en se dépassant. Le prolétariat exécute la sentence que la propriété privée prononce contre elle-même en engendrant le prolétariat, tout comme il exécute la sentence que le travail salarié prononce contre lui-même en engendrant la richesse d'autrui et sa propre misère. Si le prolétariat remporte la victoire, cela ne signifie pas du tout qu'il soit devenu le côté absolu de la société, car il ne l'emporte qu'en s'abolissant lui-même et en abolissant son contraire. Dès lors, le prolétariat a disparu tout autant que la propriété privée : son contraire qui l'implique. »
Cette conception dramatique et sombre du prolétariat n'est pas un caprice juvénile de Marx et Engels, elle est le résultat de leurs analyses détaillées du capitalisme comme mode de production, etc. apparaît dans toutes ses œuvres. En 1848, dans le Manifeste communiste la même idée apparaît, synthétisée en une seule phrase couverte de ce au lieu d'une beauté et d'une force similaires: « . Le Prolétariat, la dernière couche de la société actuelle, ne peut se redresser sans faire sauter toutes les couches superposées qui constituent la société officielle. »
Et bien sûr ce sera un des points fondamentaux sur lesquels s'appuiera la grande œuvre de Marx: Capital (1867).
Une décennie plus tard, ce sera Engels qui entretiendra l'idée de l'autodestruction du prolétariat comme scène inexcusable de sa victoire révolutionnaire: «Le prolétariat prend entre ses mains le pouvoir de l'État et commence pour faire des moyens de production la propriété de l'État. Mais avec cet acte même, il se détruit comme prolétariat »(« Anti Dühring », 1877). Lénine, qui a mis en pratique la théorie de Marx et Engels, et Staline, qui achevé et protégé ce travail, ils ont également remarqué l'importance capitale de ce pilier idéologique et n'ont pas arrêté de signaler l'extinction de la société de classe (de toutes les classes, y compris le prolétariat) comme objectif inexcusable de la révolution socialiste, à travers l'exercice de la dictature du prolétariat.
Cependant, tout ce bagage idéologique est désormais flou lorsqu'il n'est pas directement répudié par beaucoup de ceux qui prétendent être les défenseurs de la cause révolutionnaire, qui, confondant et mêlant concepts de conscience et de fierté de classe, créent tout un fétichisme ouvrier qui loin de faciliter le chemin de la révolution expose simplement sa misère idéologique.
Le prolétariat ne peut que prendre conscience de lui-même et de sa position dans le processus de production capitaliste, sachant que sa classe sociale est une condamnation insupportable à laquelle il ne peut qu'échapper par la révolution et la dictature du prolétariat. Tout maquillage de cette dure réalité, toute attitude paternaliste sur cette question ne sera que des détours pour éviter la responsabilité historique de notre classe et profiter à nos exploiteurs.
ليست هناك تعليقات:
إرسال تعليق